Entretien avec Christope Magnin
Directeur des Transports Magnin, partenaire du CNS
Palmarès:
- 35 participations au Bol d'Or, dont une victoire en 1981, 2 victoires en Grand Surprise et 3 victoires en Toucan.
- Participation au Fastnet 1993 avec son frère Jacques Magnin
- 2 fois vainqueur de la Translémanique en Solitaire en Toucan
- 4 participations aux 900 milles de St Tropez sur X402 "Obsession"
- Vainqueur de la SNIM Marseille en Grand Surprise
- 2 participations à la Duo Max
CNS : Pour ceux qui ne le connaissent pas, peux-tu nous présenter « L’Egger » ?
Christophe Magnin : Il s’agit du Toucan n° 33, construit en bois au Chantier Naval « Egger » en 1979 à Saint Aubin sur le Lac de Neuchâtel en Suisse. Son nom de baptême est « La Créole ». C’est un Toucan cabine, modèle identique au Toucan n° 8 "Transat", avec lequel Alain Gliksman a traversé l’Atlantique. Il est inscrit au patrimoine des bateaux du Léman.
CNS : Ce bateau et toi c’est une longue histoire ?
Christophe Magnin : J’avais 11 ans quand je l’ai admiré la première fois avec mon Papa en 1979 juste après sa mise à l’eau. Le Toucan était encore le roi du Lac, il gagnait encore presque toutes les régates. Pendant des années, les rares fois où je l’apercevais débâché, je l’admirais en me disant « il va me demander trop de temps, trop d’entretien et il doit être fragile… » et je me forçais à passer mon chemin.
CNS : Comment as-tu finalement franchi le pas ?
Christophe Magnin : après le Fano « Vertige », le 11 mètres One Design « Floréal » et le Grand Surprise « Complice », je n’ai plus possédé de bateau sur le Lac pendant 6 ans, naviguant sur mon X-402 « Obsession » en Méditerranée. Mais en parallèle je naviguais sur le Toucan « Passetougrain » de mon ami Thierry Chapuis avec lequel on a gagné deux Bol d’Or consécutifs. En Mai 2015 je suis retombé sur « La Créole », démâté, plein d’eau, et à vendre…. Après plusieurs nuits à ne penser qu’a lui, et après six mois de réflexion, je me suis dit qu’il fallait sauver ce bateau et le faire gagner !
CNS : Le choix d’un Toucan cabine est délibéré ?
Christophe Magnin : J’adore le gros temps, aller vite, et pousser jusqu’à la limite, alors je savais qu’il ne me fallait pas un Toucan ouvert car j’allais vite l’envoyer au fond. Pour moi, un vrai bateau doit pouvoir affronter le mauvais temps, donc il doit être étanche et la cabine « transforme » le Toucan en « Navire ».
CNS : Comment s’est passée la remise en état ?
Christophe Magnin : J’ai remis le mât d’origine (démâté au large de Cannes lors des régates royales dans les années 80), le nouveau mât étant au fond du Lac au large de Saint Prex parait-il… Après 200 heures de travail représentant tous les dimanches de l’hiver 2015 / 2016 je l’ai mis à l’eau la vieille du Bol d’or 2016.
CNS : Et finalement tes efforts ont-ils été récompensés ?
Christophe Magnin : Au Bol d’Or 2016 nous avons fini deuxième Toucan à un rien du premier… En 2017 j’ai gagné la Translémanique en Solitaire et en 2018 nous gagnons le Bol d’Or en catégories Toucan et TCF2, ce que n’avait jamais réalisé un Toucan.
CNS : Où étiez-vous en 2019 ?
Christophe Magnin : J’ai navigué sur mon X-402 en Méditerranée, on a couru la Duo Max (Marseille-Barcelone-Marseille) avec Pierre Hertrich. Et puis après toutes ces années de compétition, L’Egger avait besoin de soins… Bien confiné, l’Oiseau se remplume, il devrait revenir sur l’eau en 2020 entièrement refité…
