Entretien avec Loïc Blin
email: loicblin2021@gmail.com
Palmarès:
- 1er au championnat de bassin en Optimist à Thonon en 1998
- 1er overall de la Solitaire de Sciez sur un petit cata de la Base Nautique
- Champion ACVL en 2002
- 1er au Bol d’Or du lac de Joux 2008
- 1er Obélix Trophy 2011
- 3ème au National Grand Surprise en 2014
- 1er de la Sun Fast World Cup en 2019
CNS : quels sont tes liens avec le CNS ?
Loïc Blin : J’ai commencé la voile vers 8 ans à la Base Nautique de Sciez. Assez rapidement, avec mon petit frère Aymeric, nous avons commencé à régater et donc nos parents nous ont naturellement licenciés au CNS. Nous sommes passés par l’Optimist, l’Equipe, le cata de sport, le quillard et globalement tout ce qui flottait avec des voiles !
CNS : peux tu nous en dire plus sur ton "cv" nautique ?
Loïc Blin : Beaucoup de dériveur, de cata de sport. Par ailleurs, beaucoup de membres du club nous ont donné l’opportunité de naviguer sur pleins de supports différents (JOD 24, Surprise, 6mJi, etc.).
J’ai eu la chance de régater une saison sur le circuit M2 sur TeamWork avant de partir m’installer en Bretagne. C’est là où j’ai découvert la navigation sur de plus gros bateaux et plus loin : du Spi Ouest France au Fastnet. J’ai aussi eu l’opportunité incroyable de pouvoir disputer la Sydney Hobart.
Avec mon diplôme de skipper professionnel, j’ai eu l’occasion d’emmener beaucoup de monde en régate et aussi en croisière, entre Brest et La Rochelle mais aussi en Méditerranée.
Et puis j’ai découvert le mini 650 avec mon frère.
CNS : Comment t'es tu lancé sur ce projet?
Loïc Blin : Je découvre le monde du mini en 2012-2013. La Mini Transat se court tous les deux ans. C’est alors à peu près tous les deux ans qu’il me prend l’envie de monter un projet pour tenter de prendre le départ de l’édition suivante mais sans succès ! Fin 2019, j’ai l’opportunité d’acheter un bateau d’occasion. Cette fois ci je ne laisse pas passer ma chance.
CNS : ou en es-tu de ta préparation ?
Loïc Blin : Mon bateau est un Pogo 3 du chantier Structures. C’est ce modèle de bateau qui a gagné les deux dernières éditions de la Mini Transat. C’est un bateau polyvalent, rapide et très humide!
Aujourd’hui, j’ai encore beaucoup de préparation à faire pour être opérationnel. Ce bateau n’avait pas navigué depuis 2 ans, donc beaucoup de matelotage, énergie, électronique, etc.
CNS : Quelles sont les échéances de la qualification et la date du grand départ ?
Loïc Blin : Pour participer à la Mini Transat de 2021, il faut valider un total de 1500 milles en course, et 1000 milles hors course. Le départ sera donné en septembre 2021. A ce jour, les quatres régates auxquelles je devais participer ont été annulées ou reportées à cause du coronavirus (Plastimo BSM, Mini en Mai, Trophée MAP, Mini Fastnet). Mes prochaines échéances sont ma qualification hors course de 1000 Milles et une longue régate aux Sables d'Olonne durant le mois d'Août, probablement 1700 Milles en 3 étapes. Une fois tout cela validé, je pourrais rentrer dans la performance l'année de la Mini-Transat.
CNS : Quels sont tes objectifs ?
Loïc Blin : Ces dernières années, j’ai beaucoup navigué en équipage avec une casquette de professionnel. Pendant cette campagne, j’ai envie de profiter et de naviguer pour moi. Me faire plaisir et partager ma passion. La performance devrait venir avec le plaisir !
CNS : Quels sont tes sponsors ?
Loïc Blin : Le gros de mon budget est auto financé par un prêt. Je cherche évidemment à partager ce projet avec une ou plusieurs entreprises/associations afin d’avoir les ressources pour aller jusqu’à la Mini Transat 2021. Cependant, j’ai quelques bonnes aides. J’ai la chance de travailler dans une voilerie (Technique Voile) très impliquée dans la régate et notamment dans le Mini 650. J’ai quelques partenaires techniques qui m'ont aidé à la préparation de la carène (Infinity Nautique) et dans la remise à niveau de mon gréement dormant (Atelier Câbles). Enfin, je n’oublie pas l’aide précieuse de mes proches et amis. Je les remercie, et j’invite les personnes sensibles à ce projet à rejoindre l’aventure. La passion est contagieuse et c’est tant mieux !
CNS: Quelle est ta plus belle expérience de navigation?
Loïc Blin : C'est lorsque je skippais l'un des 6 voiliers (d'une cinquantaine de pieds) lors de la croisière Rêve d'Enfance. Chaque skipper emmenait plusieurs enfants en rémission de cancer, un interne en médecine, et des étudiants de l'association. Nous partions pendant 1 semaine et demi entre Porto Vecchio et Ajaccio. Le but était de pouvoir leurs faire oublier ce qu'ils ont pu subir à l'hôpital. La mer et le voilier comme vecteur permettait de créer une alchimie incroyable. Ça m'a profondément marqué.
CNS: Quelle est ta pire expérience de navigation?
Loïc Blin : J'emmenais un groupe de jeunes sur un Dufour 44. Nous étions au mouillage aux abords d'une île. Il était prévu que le vent monte avec le soleil couchant. Nous avions prévu de changer de mouillage pour passer la nuit à l'abri du vent et de la mer. Pendant le changement de lieu, sous moteur, un des stagiaires fait tomber un bout dans l'eau. Ça n'a pas loupé, l'hélice a été bloquée net par le bout. Le vent montait à 20-25 noeuds. Sous voiles, nous gagnons la zone abritée. Avec la nuit qui tombait, quelques bateaux déjà là, et des rochers pas très loin, je n'avais pas beaucoup droit à l'erreur. Une fois le mouillage stabilisé, je plongeais rapidement pour dégager l'hélice. La nuit était bien agitée. J'ai veillé jusqu'au petit matin au cas où un bateau ou nous même dérapions. La SNSM est venue, mais heureusement, ce n'était pas pour nous !
CNS: Quel conseil donnerais-tu aux jeunes navigateurs?
Loïc Blin : De varier les supports. D'embarquer dès que l'occasion se présente. De poser des questions même si elles paraissent bêtes. Et surtout de naviguer pour le plaisir !
CNS: Quel navigateur/navigatrice nominerais-tu pour l'entretien de la prochaine newsletter?
Loïc Blin : Mon petit frère Aymeric Blin. Il pourra parler de choses qui volent au dessus de l'eau et de tout un tas d'autres choses interessantes !